Samedi 20 juin 2009



Si j'écris ces lignes à cet instant précis, c'est pour exprimer ce que je détiens en moi depuis longtemps et que j'ai dissimulé précieusement, ne le rendant visible que par un mal être ou les pleurs d'une âme désespérée et seule.

Trois ans se sont écoulés avant que je ne sache ce que je qualifie moi-même de terrible vérité, tant elle est indescriptible et incompréhensible. On tombe de très haut en apprenant ce genre de nouvelle sans savoir si l'on pourra se relever complètement un jour. Dans ce genre de situations la colère, la douleur, l'incompréhension, le doute s'emmêlent et forment un tout destructeur dans l'esprit. Notre vision du monde devient alors troublée et incertaine. Rien de ce que l'on tente de faire est assez suffisant pour survivre à cet état. On finit même par ce dire que tout ceci n'est pas réel, que ce n'est qu'un rêve. Bien souvent je peine à y croire. C'est juste incroyable et insensé. Tellement injuste...

Durant ces années, je n'ai cessé de me demander pourquoi, de chercher des réponses aux questions que l'on se pose dans ces conditions, de chercher comment et pourquoi tout ceci est arrivé, en aboutissant toujours au même résultat. J'ai retourné ce fait dans tous les sens, décortiqué chaque secondes, espérant enfin avoir connaissance de chaque détails et comprendre enfin pourquoi. Durant tout ce temps, j'ai nourri une haine, une colère, allant même jusqu'à envisager le pire des scénarios : exterminer une fois pour toute celui qui en est la cause direct et les venger, résultat d'une rancoeur nourrie avec soin et d'un état d'esprit dans la douleur à la fois aveugle et insensé. Tout ceci est injuste, je ne cesserai de me le répéter. La vie est mal faite, mais malheureusement elle est ainsi. Cette vérité aura finalement raison de moi et me perdra, je le sais.

Depuis le jour où ce drame est entré en moi, il ne m'a pas quitté. Il alimente ma douleur jour après jour et cette souffrance reste omniprésente. Je ne peux me résoudre à oublier ces visages si heureux et ces brillants sourires que je vois tous les jours, occupant la place entière dans mon coeur. Même si je n'ai pas connu les anges concernés, je ne ressens que tout le mal de leur perte et de leur si tragique sort. J'ai appris à les aimer, et j'ai fini par ressentir un sentiment plus fort que je ne l'aurai imaginer.

Depuis, je ne cesse de penser à ce qu'ils auraient pu connaître, à la vie qu'ils auraient pu avoir si cette horreur n'avait jamais eu lieu. Il avaient tellement à donner, tellement à vivre. Ils étaient des êtres uniques, incomparables. Comment tout cela a-t-il pu arriver ? C'est encore l'une de ces questions qui restent sans réponse. Je ne sais pas encore comment sortir de ce chagrin profond et ce vide permanent, ni même comment continuer à vivre avec ça. J'ai pensé tant de fois les rejoindre, ne plus savoir vivre avec ça dans le coeur, trouvé insurmontable cette douleur permanente et grandissante. Je le ressens ce vide dans mon coeur, cette peine qui m'empêche de bouger, d'avancer et de penser correctement. Toutes ces larmes, toutes ces nuits sans dormir, tout ce chagrin accumulé sont pour eux. Ils ne sont que des preuves irréfutables de mon amour pour eux.

Je pense à eux, jour après jour, et prend soin de cet amour qui ne fait que grandir avec le temps. Même après la mort, je les porterai en moi. Et je sais qu'un jour viendra où je serai enfin auprès d'eux et je pourrais leur dire combien ils m'ont manqué et combien je peux les aimer.

Malgré cela, j'ai appris à connaître ces anges qui, involontairement et d'une certaine façon, m'ont inculqué et apporté tant de choses. Ils m'ont transmis leur force, leur façon de penser, leur joie et leur sourire. J'ai même repris ma plume, lorsque je m'en suis sentie de nouveau capable, pour leur rendre hommage à ma manière et leur écrire mille poèmes. Je veux que d'une certaine manière ils ne soient pas oubliés. Je veux faire en sorte de leur donner ce qu'ils méritaient et leur rendre honneur et justice. Je continu de me battre et d'espérer. Ils font désormais parti intégrante de ma vie et ils resteront dans mon coeur toute ma vie entière. J'espère du plus profond de mon coeur qu'ils ont trouvé le repos et sérénité là où ils sont. J'espère aussi que leur sourire et leur bonheur continuent d'exister où qu'il puissent être maintenant.

Cette tragédie sans nom m'a aussi ouvert les yeux sur un fléau terrible et injuste. Après tout, nous ne sommes que peu de choses et nous pouvons nous aussi mourir demain. Le malheur qu'ils ont eux-mêmes est regrettable et n'a pas lieu d'être. Elle est terrible à imaginer et lourde de conséquences. Je veux me battre, encore et encore, pour rendre le monde plus sûre et la vie moins fragile. Car cette vérité aurait pu être éviter et qu'elle est amèrement regretté.


Pour que jamais leur mémoire ne s'efface...
A eux. Aujourd'hui, demain et pour toujours.

Faut pas me dire

Faut pas me dire que c'est normal si y'a des gens qui meurent
Faut pas me dire que c'est la vie si on est dévorés par la peur
Faut pas parler d'égalité quand la différence existe
Faut pas me dire que ça s'arrange quand la violence persiste
Faut pas me dire qu'ya des lois quand y'a d'l'injustice
Faut pas me dire que c'est puni quand l'agent a ses vices
Faut pas me dire que tout va bien quand tout va mal
Faut pas mentir quand on manipule pour deux balles

Faut pas me dire que c'est juste quand la maltraitance progresse
Faut pas me dire qu'on bosse autant alors que nos salaires sont en baisse
Faut pas me dire que c'est justifié quand les prix flambent
Faut pas me dire que c'est pas leur faute quand le ministère se planque
Faut pas le dire qu'ya pas eu triche quand le racisme refait surface
Faut pas me dire que c'est positif quand tant de familles sont à la ramasse
Faut pas me dire que le monde avance quand on condamne la différence
Faut pas me dire que ça change quand tout le monde n'a pas sa chance

Faut pas me dire qu'ya pas malaise quand le suicide existe encore
Faut pas me dire qu'on aide les jeunes quand les manif' battent tout les records
Faut pas me dire que la politique sert quand rien ne bouge
Faut pas me dire que c'est nécessaire quand les galères sont partout
Faut pas me dire qu'l'état n'a pas d'tune quand les responsables sont sur-payés
Faut pas me dire qu'les riches n'sont pas choyés quand on laisse les pauvres crever
Faut pas me dire qu'ya d'la solidarité quand les sdf font encore la manche
Faut pas me dire qu'ya plus souffrance quand la détresse est flagrante

Faut pas me dire qu'ya pas problèmes quand on méprise les originaux
Faut pas me dire qu'ya une justice quand des innocents sont envoyés devant les tribunaux
Faut pas me dire qu'ya égalité quand y'a aucune trace de parité
Faut pas me dire qu'il faut des diplômes quand on fracasse les jeunes premiers
Faut pas me dire que c'est juste si t'y crois pas toi même
Faut pas me dire qu'on vote des lois quand ça reste pareil
Faut pas me dire que le monde peut changer si on doit encore se battre contre des droits bafoués
Faut pas me dire qu'y'a plus de galère quand on doit encore batailler

Faut pas me dire qu'la société fait de son mieux quand elle a le don d'ignorer ce qui le dérange
Faut pas me dire que c'est la stricte vérité quand elle ment comme ça l'arrange
Faut pas me dire que c'est pas dégueulasse quand d'autre crève dans les rues
Faut pas me dire que c'est sérieux si y'a encore trop de bavures
Faut pas me dire que ce pays est bien foutu si y'a encore d'l'injustice
Faut pas me dire qu'le peuple est entendu quand on a plus qu'les manif'
Faut pas me dire qu'les différences de classes n'existent plus quand la discrimination saute aux yeux
Faut pas me dire que c'est légal quand y'a pas de pitié pour nos vieux

Faut pas me dire que ce monde est le mien si y'a plus d'respect

Dans ce monde ...


Dans ce monde y'a trop d'injustice
A commencer par des discriminations débiles
De ces scandales souvent propices
Combien sont victimes de l'homophobie ?
Des différences qui n'ont pas lieu d'être
Des égalités à l'agonie
Et des apparences trop prises de tête
Est-ce vraiment la vie ?

Eh ouais j'suis sortie du placard
Maintenant j'ai mon drapeau arc en ciel
J'me bat pour mes droits
Légitimes mais qui restent partiels
J'suis d'la jaquette
J'veux aussi qu'on m'écoute
Et qu'on me respecte
User mes points forts jusqu'à la dernière goutte

J'suis homo mais j'le dis pas à tout le monde
Car je connais trop l'indifférence
Le non-respect et ces coups qui sur moi tombent
J'veux qu'on accepte les divergences
Et que tout le monde ait les mêmes droits
Un homme ça reste un homme
Un soldat ça continue de marcher au pas
Même si ça doute de la tolérance de l'homme

Tu me traite de gouine, de pd
Va voir ailleurs et remballes tes préjugés
Toi qui refuse la vérité
T'es victime de cette société
Qui ne veut pas de ceux qui n'entrent pas
De ce qui sont placés dans des petites cases
Pas étonnant que les choses ne s'arrangent pas
Si le hors-norme est démonté par des petits gars

Je défend ce qui dérange
C'est dans mon caractère
Déballes tes arguments
Qui n'entrent pas dans tes critères
Avance tes preuves et tes délires
Détruits le bonheur des honnêtes gens
Tu sera satisfait quand tu leur feras vivre le pire
Mais tu seras jamais fier entièrement

Résumé tout ça reste mon seul combat
Car trop de gens souffre encore
Je m'accroche à ce qui ne détruit pas
On en discutera corps à corps
De ces stupides différences
Qui trop souvent gène
Tout ça offense
Et ça cause trop de peine

Même si elle est pas finie cette guerre
Moi je reste le bras en l'air